Il y a peu j'abordais le sujet avec mon ami/coloc/patient cobaye Mathieu des trois maha gunas, ou trois grands attributs, que sont Sattva, Rajas et Tamas. Un concept primordial et fondateur de l'Ayurveda et du Yoga, qui lorsqu'il est assimilé est un outil de compréhension de soi incroyable. Mais qui, et je m'en suis rendue compte avec Mathieu du coup, n'est pas si facile à expliquer.
C'est pourquoi j'ai décidé de me replonger dans mes livres et écrire cet article pour vous aider à les décoder en vous, et vous permettre de progresser un peu plus vers la conscience et la lumière !
Vous trouverez ma bibliographie en fin d'article.
Pour se connaitre et se comprendre en Ayurveda on parle et utilise souvent les doshas (qui sont pour rappel : Vata – intelligence biologique de l’air et de l’éther, concept de mouvement / Pitta – intelligence biologique du feu et de l’eau, concept de transformation et enfin Kapha – intelligence biologique de l’eau et de la terre, concept de cohésion), ils sont en effet comme l’une porte d'entrée dans notre carte d'identité Ayurvedique. Néanmoins ils n'œuvrent pas seuls, et surtout dans notre mental, notre psychologie, ou ils sont dirigés par les trois maha gunas (sattva, rajas et tamas) - vous l'aurez peut-être remarqué, ça fonctionne souvent par 3 en ayurveda.
Sattva c'est la conscience pure. On dit qu’il est l’élément constituant de ce qui est bon, pur et lumineux. Un esprit dans le sattva ne juge pas. Il est dénué de pensées et d'émotions négatives, et mène des actions justes. Lorsque notre mental est en sattva on y trouve une certaine paix, on aura tendance à être plus calme, plus ouvert et compréhensif. Dans les textes classiques on dit que cultiver sattva dans sa vie permet d'éviter la maladie.
Rajas c'est l'action ou l'agitation. Il incite à la mobilité et à des mouvements qui manquent de justesse, animé par le désir par exemple, ou la peur, provoquant encore plus d'agitation voir de la frustration. Lorsqu'on est en rajas on a tendance à s'épuiser à en faire trop, trop de stimulation, trop de pensées, trop de mouvements. Mentalement on a tendance à être dans l'ego.
Tamas c'est l'inertie et la lourdeur d'esprit. On dit d'un esprit "tamasique" qu'il est troublé par l'ignorance et la peur. Il créera de la paresse, de l'inattention et de la léthargie. Il est difficile (mais pas impossible !) de sortir du tamas car ils se complairont dans cette obscure stagnation en ayant l'impression de ne pas avoir l'énergie d'entreprendre des actions pour aller mieux.
Les trois gunas sont présent en toute chose. Dans la nature, en nous, dans des manières d’être… Ils constituent tout. En nous ce sont nos actions et l’intention que l’on y met qui déterminera si notre esprit se dirige vers l’un ou l’autre.
Par exemple ; Je suis dans une relation qui ne m’apporte plus joie et bonheur
Si mon esprit est sattvique je prendrai le temps et l’espace de méditer et réfléchir à ce qui ne fonctionne plus. Afin de savoir ce qui est bon pour moi, ce qui est bon pour nous, et pouvoir créer un dialogue constructif avec cette personne. Ou de me rendre compte que ce qui est juste pour moi est de me défaire de cette relation, et passer à l’acte en conscience
Si mon esprit est rajasique je ne serais que dans l’action et sans prendre le temps de mettre de la conscience dans mes réflexions je risque de laisser des émotions telle que la colère ou l’attachement prendre le dessus. Je n’arriverai pas à communiquer avec justesse, créant surement dispute et tension. Qui pourrait dans le pire des cas mener à une rupture brutale et douloureuse de cette relation
Enfin si mon esprit est tamasique je ne ferais rien. A part peut être me plaindre, sans mettre le doigt sur le vrai problème. Je serais surement mal mais ne ferais rien pour me sortir de cet état, et presque me complairais dedans.
Tout au long de notre vie nous marchons sur des fils et oscillons entre plusieurs humeurs. Au cours d'une même journée nous passons d'un état à l'autre, et il peut être intéressant d'en prendre conscience et de noter ce qu'il se passe, et qu'elles sont les causes de mon changement humorale.
(Dans bon nombre de cas déterminer et supprimer la cause des vos maux les feront disparaitre. Il est parfois très simple de guérir: simplement en supprimant ce qui nous fait souffrir.)
Dans les listes si dessous, établies par le Dr David Frawley, vous trouverez les principales caractéristiques de chacun des doshas lorsqu'ils sont sous l'emprise des gunas. Une fois ces caractéristiques connues, elles sont à mon sens un excellent moyen de compréhension de soi et de l'autre.
Bien évidemment comme toujours en ayurveda nous ne sommes pas tout l'un et tout l'autre (mais on a clairement pas envie de tomber trop souvent sur le chemin d'un Pitta tamasique!). Il est normal de se reconnaitre dans plusieurs Doshas. Ce qui me semble important ici est de savoir desseller des comportements rajasique ou tamasique, et de comprendre comment ils peuvent devenir sattvique.
Car afin de maintenir la santé du corps et de l'esprit, il est recommandé d'aller vers un mode de vie Sattvique. De mon côté, en changeant mes habitudes quotidienne et alimentaire, j'ai modifié ma psychologie. Naturellement et sans m'en rendre vraiment compte au début, j'ai commencé à comprendre ce que voulais dire cette phrase que je lisais et entendais en cours "je ne suis pas mes pensée". Grâce à diverses pratiques je suis allée vers la conscience et mon mindset a évolué, mon regard sur les choses a changé de point de vue et de perspective. Mon flux de pensée s'est allégé, et mes attitudes rajasique se sont fait moins fréquente aux profits d'attitude sattvique.
Petit à petit je maintiens la souffrance à l'écart et m'approche de la paix.
J’ai appris et j’apprends toujours énormément de l’ayurveda et du yoga. Etudier les textes classiques est le travail de toute une vie je pense, néanmoins j’ai sélectionnée et vous partage trois concepts qui raisonnent fort pour moi en ce moment :
A mettre de la conscience dans chacune de mes actions.
Que la nourriture était mon premier médicament. Et à quel point il est important de mettre de la conscience (encore celle-là) dans ce qui me nourrit. Choisir des produits de qualité, les cuisiner avec amour, et les honorés avec une attitude appropriée en les mangeant.
Que prendre soin de moi était mon deuxième médicament. Mettre en place des routines, des rituels, comme la dinacharya pour prendre le temps de faire du bien à mon corps.
L’importance des pranayamas : l’allongement et le contrôle du souffle. Afin de se connecter à son corps, de s’alimenter en énergie vitale (prana). Mais également parce que les émotions affectent le rythme respiratoire, donc à l’inverse on peut contrôler ses émotions par un régulation volontaire de la respiration.
Ahimsa, le principe de non-violence. La violence naissant de la peur, de l’ignorance et de la faiblesse. Les enseignements yogiques nous apprennent à changer notre point de vue sur la vie et l’orientation de son esprit vers la compassion et l’amour car tout être (moi-même y compris) mérite l’amour.
Que la régularité est la clé. En pratiquant la méditation, les pranayamas et les asanas quotidiennement je me sens évoluer vers cette voie de la sagesse et de la conscience (promis c’est la dernière fois que j’emploie ce mot)
Tout ça s’est fait progressivement bien sûr, (et je vous parle de mon expérience qui est toujours en cours, et qui le sera surement pour toute la vie), le but n'est pas de changer son mode de vie du tout au tout en un rien de temps. Incorporez des habitudes, des concepts, des lectures qui vous éveil et raisonne en vous, laissez-les infusez et peut être que vous aurez envie d'aller plus loin. Ou peut-être pas, et c'est ok, il y en aura surement d'autres faites pour vous.
Si vous le souhaitez je suis curieuse d’avoir votre avis et votre retour en commentaire. Vois d’échanger sur le sujet si le cœur vous en dit. A bientôt, et d’ici là je vous souhaite une merveilleuse journée !
Bibliographie
Yoga & Ayurveda – Dr David Frawley
Prakriti – Dr Robert Svoboda
Bible du Yoga – B.K.S Iyengar
Les manuel de la formation Ayurveda Source - Alex Duncan
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